presse & bio : KIFOULI « URBAN MYSTIC » du 16 juin au 15 septembre 2015

 Kifouli sculpte depuis ses dix ans, mais professionnellement depuis qu’il a 18 ans. Il suit les traces de son grand-frère Amidou Dossou. C’est une histoire de famille. Son père, Tidjani, sculptait de petites statuettes pour les cérémonies vodoues à la demande des gens.

Dans les années 80, les frères Dossou se sont faits découvrir par une collectionneuse française qui les a rendu visible sur la scène internationale de l’art contemporain. Ils ont peu à peu sculpté des scènes laiques de la vie quotidienne. Ainsi, les masques présentés à la Galerie Arte sont issu de la tradition mais ont une lecture contemporaine. Ils sont ici sécularisés et n’ont pas de vertu originelle. Ce sont désormais des pièces d’art africain contemporain à part entière.

origine des masques :

Les masques GO sont crées en hommage aux défuns.

Chez les Yoruba, les masques Guélédé sont bâtis sur un même principe : un visage (du type masque-heaume) et une scène qui se développe sur le haut du masque. Ceux-ci sont utilisés dans le cadre de mascarades dédiées aux femmes dans leur dimension maternelle.

La société féminine Guélédé puise ses origines au sein de l’ethnie Yoruba. Forts de 16 millions d’habitants, majoritaires au sud-ouest du Nigeria, les Yoruba sont également présents chez les Nago et les Fon au sud du Bénin, ainsi qu’à l’est du Togo.
Le culte Guélédé naît dans la deuxième partie du 18e siècle, selon toute vraisemblance à Kétu (aujourd’hui à l’est du Bénin), prestigieux royaume Yoruba, réputé pour la dextérité de ses sculpteurs. L’origine mythique reflète le passage d’une société matriarcale à un système patriarcal. La société est dirigée au plus haut niveau par une femme, Iyalashé, la grande prêtresse présente dans chaque couvent Guélédé.
Les cérémonies religieuses Guélédé, dansées et chantées aux rythmes des percussions, mettent en scène des danseurs masculins, parés d’attributs et de vêtements féminins. Véritables oeuvres d’art aux multiples symboles, les masques cimiers (portés sur le haut du crâne), polychromes et en bois sculptés, affichent les traits caractéristiques de l’esthétique Yoruba, tels les yeux en amande, les scarifications…
Au fil des décennies, le rituel s’est adapté. Les masques se sont sophistiqués, prenant la forme de superstructures souvent articulées. Au milieu du 20e siècle, les cérémonies de jour sont apparues, mêlant messages sociaux ou satiriques. Les mascarades diurnes, en marge de la magie rituelle de la nuit, se présentent comme une « magie médiatique » très populaire au Bénin dans les zones rurales Nago et Fon.Le patrimoine oral Gelede, toujours bien vivant dans les régions de Kétu, Cové ou encore Savé, à l’est du Bénin, a été proclamé chef-d’oeuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité par l’UNESCO en mai 2001.